Emmauelle Lachance, ND
Je suis Carlos, originaire du Pérou, né d’une mère italienne amoureuse d’un homme péruvien qu’elle avait rencontré lors d’un remplacement en médecine neurologique alors que lui, journaliste, visitait sa sœur qui accouchait de son premier bébé. Le regard échangé a suffi à déclencher de puissantes étincelles vibrantes de joie et d’amour donnant naissance, deux ans plus tard, à un petit garçon dont le destin lui réservait bien plus de surprises qu’il aurait pu croire! Voici l’histoire de mon délicieux et coloré parcours que je raconterai dans mon carnet nommé Nature Vitalité. Un seul avertissement cocasse, je me permets de mélanger des périodes de voyages ou différents sujets, trouvant plus avantageux et utiles d’écrire ainsi.
D’abord, une rapide description de mon profil : comme dit plus haut, je suis péruvien plus précisément de la ville de Piura où j’ai appris à pousser un cri, à exploiter mes jambes et surtout à danser. Passant par la salsa, le hip-hop et la marinera, traditionnellement dansé au Pérou seul ou en couple, j’ai su que ces mouvements énergiques et passionnants étaient ce qui me décrit réellement et ce qui vibre en moi peut importe où je serai. Je n’ai passé que cinq ans à cet endroit pour ensuite commencer un voyage frémissant avec mes parents.
J’ai maintenant 19 ans, j’ai suivi l’école «à la maison», comme on dit, par mon père (lecture et écriture), puis ma mère (mathématique et science). Autrement, je me considère plutôt autodidacte me basant sur les lectures décortiquées, organisées à mon aise et disciplinées d’un peu partout et de divers sujets : anthropologie, psychologie, biologie humaine, écologie, médecine naturelle, spiritualité, etc. L’origine du nom du carnet de voyage provient donc de tous ces apprentissages. Parfois, j’ai eu la chance de rencontrer des sages qui m’ont transmis leurs connaissances à l’oral que j’ai noté directement mots à mots.
Je me considère plus que chanceux d’avoir vécu et de continuer de nourrir ces magnifiques moments de l’instant présent. Évidemment, j’ai dû me faire à l’idée de ne m’attacher à rien et plutôt accepter ce qui s’offrait à moi ici et maintenant. Je vis depuis maintenant un an dans une maisonnette en Australie, dans la Nouvelle Galles du Sud à Orange. Ce lieu historique abrite un paysage enchanteur débordant d’arbres à fruits et de vignobles sur un sol tempéré habité auparavant d’un vieux volcan. En effet, je peux avouer que je me sens bien chez moi ici, accompagné de mes parents et d’un chien fougueux et adorable nommé, avec raison, Gypsy (signifiant gitant en français).
Ensuite, je commence le périple de mon voyage partant de l’Amérique du Sud, passant par l’Amérique de Nord, L’Europe de l’Est, le Sud de l’Afrique, l’Asie centrale puis l’Océanie. Je me concentre davantage sur les sujets qui touchent la santé de façon holistique, c’est-à-dire physique, mentale, sociale et spirituelle. C’est parti!
1998 – Viva el Marinera
À mon anniversaire de trois ans, je suis habillé d’un charmant veston de soie rouge, d’un pantalon noir et de courts souliers de cuire pour… Ma première compétition de danse marinera! Après deux ou trois routines de pas légèrement maladroits mais bien intentionnés, les applaudissements, les fleurs au bras, je reçois un présent emballé d’un papier rouge vif et brillant. Avec excitation et curiosité, je déchire les tissus qui protégeaient sans que je ne le sache le cadeau qui allait devenir toute ma vie : un carnet de voyage.
Ce futur recueil accompagnerait tous les moments de mon existence en toute équanimité : un mémoire thérapeutique qui observe tout en restant objectif et sans jugement ni attachement, il est présent simplement. C’est ce que j’ai construit entre lui et moi : une relation d’amour dans l’acceptation. Ce journal m’offre ses pages où brillent l’inspiration, l’ouverture et l’épanouissement et je lui apporte mon encre de vrais souvenirs honnêtes en étant conscient de l’impact de l’écriture sur mes sensations corporels, ce qui vibre dans mon esprit et ce qui appelle mon cœur : être pleinement présent dans l’écriture. C’est en cette journée de mes trois ans que j’ai non pas réalisé ce lien si fort d’amour et de compassion en moi, mais que j’ai médité sans le savoir vraiment, c’est-à-dire que j’ai fermé mes yeux pour vraiment voir ce qu’était la vie à cet instant en moi.
La méditation est devenue à chaque jour, à n’importe quel endroit ou n’importe moment de la journée ou même de la nuit un art de vivre. Observer, accepter et aimer sont les trois mots qui m’ont souvent sauvé la peau! Plusieurs fois, j’aurais pu pleurer toutes les larmes de ma vie parce que je devais quitter des amis avec qui j’avais vécus de merveilleux moments ou d’autres fois être en colère après mes parents qui m’avait imposé ce mode de vie marginal et vagabondant. Cependant, dès que je sens en moi une décharge d’énergie positive ou négative, c’est-à-dire un sentiment, je ferme les yeux en observant ce qui se passe en moi sans provoquer quoi que ce soit extérieurement. Et plus j’examine la dite sensation, plus je me rends compte qu’elle n’est que temporaire. Donc, il ne me sert qu’à accepter le moment tel qu’il est. Tout doucement, le vrai bonheur est né dans l’ici et maintenant peu importe ce que m’offre la vie. Ainsi, en ne provoquant aucune opposition à ce qui arrive en moi, je deviens de plus en plus invulnérable et conscient face aux situations qui arrivent dans mon quotidien et de plus en plus en paix avec mon intérieur, ma vraie personne remplie d’amour et de compassion. En effet, j’ai remarqué que tout ce qui m’entoure devient littéralement meilleur, plus clair et plus intense lorsque je vis avec équanimité (objectivité).
Puis, j’ai bouquiné et débuté de profondes études sur le taoïsme et le bouddhisme vers l’âge de 12 ans lors d’un passage de quatre magnifiques mois au Nord du Tibet. Parce que la vie est ce qu’elle est, j’ai pu rencontrer de réels bouddhas qui m’ont appris à méditer à leur façon. La pratique consiste simplement à observer également toutes les sensations présentes dans notre corps sans n’y créer d’attachements ni de jugements. Et la vertu de la patience se développe graduellement. Ils appellent ce travail la méditation Vipassana. La loi de la nature, le dharma, est à la base de leur éducation, car tout ce qui nous entoure est en nous, un miroir continu. Je continue chaque jour à méditer comme m’ont montré ces fabuleux enseignants spirituels.
De plus, j’ai compris que je n’étais pas seul à penser qu’il semble inutile de réagir sans cesse à tout ce qui se passe autour de nous et qu’il est plus sage de contempler et d’accepter, car tout n’est que passage. Selon eux, il n’est pas nécessaire de s’accrocher à quelque chose ou quelqu’un, car c’est à ce moment que le désir ou l’aversion nait et que cela crée la souffrance. Donc, tout part de nous-même, aucun objet extérieur est la réelle cause de nos misères. Enfin, le but sur Terre est de se libérer de toutes les souffrances, avec beaucoup d’effort, qu’on contient en nous pour se diriger vers la paix véritable, le réel bonheur, l’amour inconditionnel et graduellement vers l’illumination.