Mardi 17 octobre, un groupe de 10 naturopathes de l’Institut a visité le département de microbiologie de l’Université Laval.
Les étudiants au doctorat de l’Institut ont en effet étudié en 2ème année, le livre du Docteur Dublanchet sur les bactériophages (plus simplement nommés phages), qui sont les prédateurs naturels des bactéries. C’est une guerre qui se passe au niveau microscopique, où des virus (les phages) infectent naturellement les bactéries pour se multiplier, ce qui finit par tuer la bactérie hôte.
Pour compléter l’étude de ces virus, nous avons organisé la visite du Centre Félix d’Hérelle, qui abrite la plus grande collection de phages au monde.
https://www.phage.ulaval.ca/fr/accueil/
Nous avons été accueillis très chaleureusement par son directeur le Professeur Sylvain Moineau, détenteurs de trois prix d’excellence en recherche et son équipe.
Denise Tremblay, dévouée depuis 20 ans au Centre, nous a mis des sarraus blancs afin de
-nous montrer la collection, conservée dans 3 lieux distincts : le réfrigérateur, le congélateur et au sec pour le phages lyophilisés.
-nous faire visiter le laboratoire bleu, où sont manipulés les bactéries pathogènes et les phages qui les combattent.
-nous faire une démonstration dans le laboratoire jaune, où sont manipulés les bactéries non dangereuses et les phages associés.
En effet, ce qui est fascinant chez les phages, qui sont infiniment plus nombreux que les bactéries dans la nature, c’est leur spécificité : tout comme une serrure à sa clé, un phage combat sa bactérie.
Pour finir, quelques projets en cours au Centre nous ont été expliqués par le Professeur Moineau :
– l’aérovirologie : dissémination de phages dans l’air pour l’assainir,
– l’écologie virale : pour vérifier si les changements climatiques affectent les populations de phages,
– la thérapie agricole par les phages : pour lutter contre la salmonelle présente sur les légumes.
Ils démontrent les nombreuses possibilités d’utilisation des phages. La phagothérapie qui envisage de soigner les humains, infectés par des bactéries, n’est pas encore développée au Canada.
Seuls la Pologne, la Géorgie et la Russie ont un protocole valide, permettant de soigner certains malades par des cocktails de phages.
De plus en plus présent dans la distribution alimentaire, l’utilisation des phages permet d’éviter les infections bactériennes mortelles des viandes et des légumes que nous trouvons dans nos épiceries.
En conclusion, les phages présents naturellement dans la nature évitent la prolifération des bactéries. En attendant d’en acheter un jour à la pharmacie, restons en contact avec la nature.
Le comité de rédaction de l’Institut- E. Catelle et F. Farès